dimanche 20 décembre 2015

Après 2 mois, j'avais envie d'écrire çà.

J'ai envie d'écrire.
Pas pour faire un compte rendu d'un pays en particulier, mais pour le besoin d'exprimer ce que je ressens après un mois et demi de voyage.


Lors de mes préparatifs, j'écrivais sur l'excitation, sur le côté extra-ordinaire (au sens littéral) de mon projet. Aujourd'hui, qu'en reste t-il ? Est ce comme je l'avais imaginé ? Quelles sont mes surprises ? Mes remises en question ?

J'ai parcouru quelques milliers de kilomètres en bus, traversé des frontières aériennes, maritimes et terrestres et je vous assure qu'un passage de frontières terrestres reste toujours un moment "particulier"! 
J'ai rencontré des dizaines de voyageurs, partagé des petits bouts de vie pendant plusieurs jours, avec la joie de se rencontrer à nouveau par hasard quelques centaines kilomètres plus loin et parfois quelques semaines plus tard. J'ai discuté et partagé avec les gens locaux, parfois avec énormément de complicité, en partageant  des choses banales et personnelles.

Je remercie le ciel chaque jour pour cette possibilité de voyager ainsi et je mesure la chance que j'ai. 

Voyageur ou touriste ?
Je me sent de moins en moins "étranger" à l'étranger. En vivant l'instant présent je ne me sent pas vraiment "touriste" : prendre des photos des paysages parfois magnifiques n'est pas un réflexe, et autant j'avais au début mon appareil photo toujours sur moi, autant aujourd'hui, cela me demande un effort de photographier et lorsque je le fais, je pense d'abord à la photo que je mettrai sur mon blog pour l'égayer. D'ailleurs il n'aura échapper à personne que la partie "diaporama" reste désespérément vide... Trier les photos, les mettre en page c'est aussi se couper du présent et de l'environnement, et je préfère de loin échanger plutôt que de m'isoler !
Je ne me sent ni reporter, ni journaliste, ni en vacances, c'est à dire extérieur à un environnement, mais plongé, adapté, partie intégrante du pays ou je suis...Enfin, en général !
L'idée même de stopper ce blog m'a même effleurée quelques instants : il n'est pas contraignant, mais il demeure néanmoins une "coupure" avec le moment présent et un lien avec la France. Mais j'aime trop écrire pour m'en passer et ce lien avec la France reste très agréable. Rien ne me fait autant plaisir que de lire les commentaires laissés sur ce blog, et il m'arrive de regarder en pleine nuit pour voir si de nouveaux sont arrivés, c'est dire !

La guerre du gramme :
Avec le recul, préparer mon sac à dos était principalement anticiper les incidents et les mauvaises surprises : penser aux vêtements chauds et froids, à la pharmacie, aux cadenas de sécurité pour verrouiller mon sac à dos, et même un autre sac pour emballer mon sac ...
Au quotidien ... Tout cela ne sert pas à grand chose à part alourdir le poids de ma maison sur le dos. Je deviens minimaliste au possible : j'ai laissé mon jean, un survêtement et des caleçons à un cubain, j'ai fais plaisir d'un bermuda (coton lourd et épais) au Nicaragua, et je continue de m'alléger gramme après gramme au quotidien : tout se qui n'est pas essentiel devient superflu, et m'alléger devient presque une obsession tant la légèreté est nécessaire pour voyager. (Quelques douleurs aux reins y sont aussi pour quelque chose.)
Un sac à dos lourd, c'est choisir plus vite son hôtel au risque de faire le mauvais choix, c'est passer plus de temps pour le ranger, c'est hésiter pour une marche à pieds, c'est une perte d'énergie, de temps et parfois même d'argent. 
Alors la guerre du gramme est déclarée : Par exemple : je n'ai pas besoin de ma trousse de toilette pour aller à la douche, un plastique avec le minimum nécessaire est largement plus pratique : gain 120 grammes. je repasse toute ma maison sur le dos à la moulinette du contrôleur de gestion que je fus dans le temps, en m'appliquant le  : "dis moi ce dont tu as besoin, je te dirai comment t'en passer"

Sans prendre de risque, la vie est sécure :
A part au  Salvador, je ne me suis jamais senti en insécurité. J'ai rencontré de jeunes couples au Nicaragua et au Guatémala voyager de façon itinérante avec des enfants de bas âges, et parfois même avec un bébé sur le dos. Dans les hostels, il n'est pas rare de croiser une foultitude de téléphones portables en charges sur les tables sans personne autour. Les sacs à dos parfois complètement déballés sur les lits (ou au pieds du lit) sans surveillance. Je reste prudent certes, mais sans craintes excessives. Mon sac à dos sur le toit du bus ne me gêne  plus : Je crois qu'il faut savoir accepter ce qu'en France j'aurai appelé un "risque" alors qu'ici c'est du quotidien, même si le risque 0 n'existe pas. Si on faisait l'inventaire de tout ce que nous avons ou faisons par "craintes".... Cà ferait peur !


Le quotidien est bien rempli de plaisirs simples :
Croyez-moi (ou pas), il est parfois difficile de remplir toute la check-list prévue pour la journée ! (L'avantage, c'est que procrastiner est tout à fait possible !).
Il y a -presque- toujours la "grande" sortie de la journée en plus du quotidien: les courses sur le marché, la préparation des repas, les lessives à la main ou les aller-retours à la laverie, les vaisselles, les différents mails à envoyer (la banque, l'assurance,  mes deux changements de locataires en cours...) Par contre, chaque chose prend beaucoup plus de temps qu'en France puisque j'y rajoute toujours l'aspect plaisir : déambuler sur le marché, taper la causette entre deux, et bien évidemment internet qui rame et qui rend compliqué les choses simples. 
Et à propos de plaisirs simples, vous ne pouvez pas vous imaginer le plaisir de reprendre son paquet de linge propre et sentant bon à la laverie ! J'ai pu passer également une journée à courir la ville pour trouver de la crème fraîche et des lardons pour faire des spaghettis carbonara le soir. Toute la journée, j'étais obnubilé par mes pâtes du soir ...

La France, les actualités, ce qui se passe dans le monde :
La page news de Google est ma page d'ouverture : je sais dans les  grandes lignes ce qui se passe en France et dans le monde, mais franchement pas du tout dans le détail ! ... Et je m'en fous !
Autant en France, les analyses politiques, les invités des matinales à la radio, les commentaires des éditorialistes me passionnaient, autant ici, c'est tellement loin de mon quotidien !

Il parait que 21 robocops sont à Paris pour sauver la planète.
Il parait que la Marine nationale mouille à la fois aux larges de la Syrie mais également au vue des résultats des élections régionales.
Il parait que le PSG est menacé par Caen et Angers.
Il parait même que Mich France est chti !
Il parait que la politique est toujours autant politicienne.

C'est dire si je suis au courant !

Les fêtes de fin d'année
Par avance, je souhaite à toutes et tous d'excellentes fêtes de fin d'année.

Et en  particulier : Manou, Etienne, Papou, Sylvie, Arnaud et Nicolas, Corinne et Dominique, Marie-Aurélie, Anne-Audrey, Kim, Nani, David et Elsa, Nina et Raphael, et bien évidemment à Marie et Louis. Comme je n'ai pas reçu la liste officielle des pièces rapportées de cette année  j'ai préféré en citer aucune, même si je suis sur que certain(es) ont passé 2015 sans encombres majeures !

Pour ma part, je ne pense qu'à Noel uniquement quand je regarde la date ... Déjà le 20 Décembre !
Pas de publicité dans ma boite aux lettres.
Pas d'ouvertures exceptionnelles du marché local les 5 derniers dimanche de décembre pour profiter "de prix de fête" sur le yucca et le gaillo pinto (riz-haricot).
Pas de marché de Noël sur le Parque Central.
Pas d'affiches publicitaires en ville ou en campagne avec "5 bouteilles de champagne achetées, la 6ème gratuite"
Pas "d'arrivage massif" de foie gras reconstitué de canard d'Israel.
Pas de centaines de milliers d'ampoules multicolores supplémentaires dans les rues.
Et encore moins de bonhomme de neige, de bonnet et d"écharpe, de vin chaud et d'actifed pour les nez rouges !
Ici, il y a des crèches parfois très jolies un peu partout. J'ai  simplement envie d'aller à l'église le 25 Décembre et çà m'ira très bien.

Joyeux Noël à vous.









12 commentaires:

  1. J adore le passage "sans prendre de risque la vie est secure". Ca rejoint notre politique lerysienne des portes ouvertes. Quand on y pense ça fait un peu peur, mais on y pense pas forcément.. heureusement ! Je n'ai aucune idée de l'endroit où se trouvent les clefs de la maison, à douter qu'elles existent ! Je connais des gens qui se sont fait cambrioler. Le portail motorisé avec interphone et visiophone leur avait coûté 7000 € il y a 6 mois. C'est assuré mais quand même tout cassé maintenant. Tant d argent. Tant d assurance ?
    "Malgré" l'ère de la communication, Je pense que ça n'est pas idiot ou égoïste de ne se sentir impliqué sincèrement que par les événements de proximité. Pendant longtemps je me suis demandée si c'était un vilain défaut de ne pas me soucier (ressentir) de l'intérêt pour l actualité inter planétaire. Ma petite planète , avec son portail ouvert et sa politique migratoire sans condition, monopolise déjà beaucoup d amour, donc de temps et d'énergie.
    Je m'intéresse au reste du monde, mais ressentir de l empathie pour tout le monde est tellement frustrant ; avec mes petits bras, comment éradiquer la violence, les injutices, la souffrance ? Je préfère m occuper de ce qui m est accessible. Question d efficacité !
    Je lis la presse internationale pour essayer de ne pas couper mon îlot d'une logique globale et faire bonne figure mais comprendre l actu ne résout pas la folie des hommes , et ne nous implique que bien virtuellement. Voilà le mot clef de la pratique contemporaine de la communication : virtualité.
    Pour te retrouver, trouver d autres et l essentiel tu es parti loin. C'était une nécessité plus courageuse que risquée pour opérer ta mue. Ton changement d enveloppe : De celle du controleur gestion à celle du Robinson en tenue minimaliste. Couper des liens virtuels pour aller à l'Essentiel. Suis heureuse que ta quête du Graal te place sur de bonnes pistes. C est dans le cheminement que l on aquiert la sagesse. Ton chemin de Compostelle est original !
    Il faut trouver la Voie (et retrouver le regard au dela de la photo) Lao Tseu l'a dit. Et Tintin aussi.
    Bisous lerysiens

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    1. Et pour information, l'adresse exacte est : 24 Allée des Mimosas, et il n'y aura strictement personne dans la nuit du nouvel an. Reventes assurées sur le bon coin, ne pas oublier la télé qui se situe au second étage à droite !

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    2. Angéline Verdier4 février 2016 à 21:51

      MDR sacré vous ! j'en profite pour faire un gros bisou aussi aux lérysiens ! :)

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  2. Hello. Puisque les messages de France te font plaisir, je me lance aussi.
    Arrêt sur image, caméra braquée sur toi… chouette cette petite pause introspective…
    Alors si on tente de résumer et de tirer une sorte de « Leçon n°1 » de ce premier morceau de voyage : être dans un pays lointain, au cœur de la vie locale, entouré de chaleur humaine et de paysages à couper le souffle, te comble à chaque instant… pourvu que tu sentes les tiens tout près de toi, à portée de clavier, même en pleine nuit….
    Tu vis de plaisirs simples, tu te détaches peu à peu de tes effets personnels (tu es en bonne voie pour la retraite rêvée de quelques jours dans un temple bouddhiste!) mais pas (encore?) des personnes qui te sont chères… (ouf !!!)
    Au vu des messages postés sur ton blog, c’est réciproque puisqu’un mois et demi après ton départ, chacun reste suspendu à tes éditos comme aux épisodes très attendus de la dernière série à suspens… c’est dire si tu es dans les pensées. Tu n’as rien à craindre.
    Alors vis sereinement la magie de l’instant présent, nous savourons tes éditos tant qu’il y en a, et si un jour la guerre du gramme a raison de ton ordinateur…. nous attendrons le retour du voyageur !
    Joyeux Noël

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    1. En fait, ce qui est drôle c'est que mon feuilleton ce sont vos commentaires ! ... Alors merci pour cet épisode !

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  3. Bravo pour ton recul sur cette aventure. Certes tu nous fais voyager, vivre tes émotions mais tu ne t éloignes pas de ton essentiel. Te trouver. Tes mots sont autant de paysages qui se dessinent pour nous. Merci de nous faire vivre cela. De mon petit village (!) Le monde m'apparaît si proche grâce a toi. Prends soin de toi. Bises.
    Ch

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    1. De mon petit village d'Amérique Centrale, la France m'apparaît aussi plus proche grâce à vous !

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  4. Sébastien Kolsek4 février 2016 à 21:56

    Salut Fabrice, petit coucou de la Kolsek family. On te lit régulièrement un peu comme une série ou tu attends la suite avec impatience...te sachant au Costa Rica ce dimanche j'ai dégusté un excellent cigare de ce magnifique pays à ta santé. Continue à bien profiter et nous faire rêver

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    1. Un coucou à la KF ! J'oscille entre le Costa ... Et de nouveau le Nica qui me manquait un peu !

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  5. Véronique Derivaux4 février 2016 à 21:58

    Joyeux Noel à toi aussi Fabrice, et n'arrêtes surtout pas ton blog, penses à nous !!! ne nous prives pas du plaisir de te lire et de découvrir grâce à toi, par tes récits et tes photos, ces beaux pays, et puis tu dit que nos com te font du bien alors on continue le voyage tous ensemble, prends soin de toi bisous Véro

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  6. Coucou Fabrice,
    Nostalgique? A moi aussi Pinpin me manque
    L'idée d'arrêter ton blog t'a effleuré.... même pas en rêve! On a trop besoin de te suivre, de savoir si tout se passe bien pour toi , c'est trop tard maintenant on est tous à croc.
    Continues de nous emmener là où nous n'irons probablement jamais.
    Je te souhaite un bon Noël dans ton église et prends bien soin de Toi
    Bisous
    Lili

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