Pour la mer, ce sera l’île de Palawan, parfaite pour les plages aux
eaux transparentes et la découverte des lagons émeraude. Et puis j’aime bien le nom.
Pour les rizières, je me rends à
Banaue et Batad, au nord de Luzon chez le peuple Ifugao. Les flancs des
montagnes sont sculptés en terrasses ingénieusement irriguées. Un camaïeu de
verts des plus clairs aux plus foncés. Un chef d’œuvre humain et naturel qui nourrit tant l’estomac
que le plaisir des yeux.
Départ d’Indonésie
...
Jakarta – Manille : 4 heures
de vol entre ces deux capitales. L’aéroport indonésien est forcément excentré,
rien d’anormal, sauf qu’à Jakarta, les transports en commun classiques ne vont
pas jusque l’aéroport ! Selon les
locaux, seuls les taxis effectuent les dix derniers kilomètres ... Qui bien
évidemment annoncent des tarifs complètement exagérés ...Surtout aux touristes.
Quittant l’Indonésie, il ne me reste quasiment plus de roupies indonésiennes
... Que faire ?
Je discute avec deux jeunes filles en leur expliquant mon problème,
mais toujours pas de solution... Je les quitte en les remerciant malgré tout et
en leur offrant même ma carte de bus devenue inutile ... Ce geste de « générosité gratuite »
a fait tilt puisque quelques minutes
plus tard elles me précisent qu’une voiture particulière (sorte de Uber
local) me déposera au bon terminal pour
trois fois rien !
Il existe en fait de petits
véhicules de transports qui font la navette, mais je ne l’ai su qu’après.
... Et arrivée aux Philippines
Il fait encore nuit lorsque l’avion
atterrit sur Manille, mais heureusement l’aéroport n’est pas isolé en
campagne et comble de bonheur ... Un
Macdo ouvert à proximité ! Parfait
pour bien commencer la journée en attendant que le soleil se lève.
Objectif : trouver un hôtel
proche de la bonne gare routière pour
Banaue : Il existe des dizaines de
gares selon les compagnies et les destinations. Transport en Jeepy (camion
miniature de transport public) et train pour arriver enfin (après beaucoup d’errements) au bon endroit dans un quartier
populaire excentré de Manille. Ticket de bus réservé pour le lendemain soir,
hôtel à proximité, j’ai 36 heures devant moi pour « visiter » les
alentours mais surtout m’offrir une bonne cure de sommeil après deux nuits
successives de transports et une chaleur humide accablante.
Il parait que le centre de
Manille (surnommée la « perle de l’Orient ») est une des plus
tendances mégapoles asiatiques avec son quartier historique et son chinatown
pittoresque... Je n’ai rien vu de tout
cela n’étant pas dans le bon quartier.
Néanmoins, pour les quelques heures
à déambuler, je n’ai vu que la misère des gens dormant à même le sol, les rats traversant les déchets, les
constructions de bric et de broc, une circulation anarchique sur les grandes
artères aux minuscules trottoirs et des ruelles de terre inondées. Vraiment pas
un quartier touristique ! Bien évidemment en plein jour, je ne me suis
jamais senti en insécurité dans ce quartier populaire. Au contraire les locaux
sont tout heureux de me saluer d’un « hello ! » en me croisant.
J’ai souvent hésité à prendre la misère en photo, je n’ai jamais osé.
Les rizières de Banaue
Quel plaisir de prendre mon p’tit dej face
aux rizières en terrasses !
Cernée de tous les côtés par les rizières en terrasse, le tourisme
fait partie désormais de l’économie locale dans ce village qui conserve malgré
tout son aspect authentique. Pas de restaurants occidentaux, le choix se
porte entre la cuisine locale
« bien présentée » et la cuisine
pour locaux. A vrai dire, c’est
la même nourriture, seul le cadre et le prix changent. J’opte pour la seconde
en compagnie de Philippins qui connaissent par coeur les chansons de Joe
Dassin ! Soirée mémorable d’un karaoké improvisé à l’aide de MP3 et
quelques excellentes bières locales. (La « Red Horse »)
Aux Champs Elysées, pala papapam ! |
Aux Philippines, comme dans de
nombreux pays asiatiques, le karaoké est une façon divertissante pour passer un
bon moment en famille ou entre amis. Tout le monde s’exécute avec décontraction,
et critiquer ou se moquer des prestations même les plus approximatives est tout
à fait tabou et serait très malvenu. Heureux pays ou l’image ne fait pas
loi et ou la spontanéité ne passe pas pour has been !
Malheureusement, les costumes traditionnels
portés par les Ifugao ne servent plus qu’à appâter les touristes photographes
contre paiement. Je n’aime pas ce commerce d’images que j’ai pu rencontrer
parfois en Amérique du sud et Cuba.
Par contre, quelle beauté
extraordinaire ces terrasses ! Les
plus anciennes construites par les Chinois remontent à quelques 2000 ans, ce
qui leur vaut d’être inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.
Je visite ces rizières avec un
couple d’Australiens accompagné de leur belle fille philippine (En plus ils me
véhiculent). Leur histoire me fait sourire: leur fils a rencontré sa future sur
internet et se sont mariés assez rapidement dans le plus grand secret il y a un
an. Pour la première fois, les parents font le voyage aux Philippines pour faire
connaissance leur belle fille avec qui ils s’entendent à merveille !
Proche de Banaue : les rizières de Bontoc et une maison
musée rappelant que les Ifugao sont d’anciens chasseurs de têtes...
Palawan et les îles Bacuit
Palawan, c'est comme si un personnage de la guerre des étoiles avait gagné Ko Lanta.
Ayant gagné l'épreuve de confort, je reprends directement l’avion de Manille pour Puerto
Princesa, village principal au centre de Palawan puis bus jusqu' El Nido, Port
touristique au nord de l’île, point de départ pour les îles Bacuit)
Les locaux me présentent leur "underground river" comme la première merveille du cosmos intergalactique à visiter impérativement ! Ni une ni deux mais 60 kilomètres en scooter plus tard, j'arrive enfin sur le site qui fait la fierté de tous les îliens: une belle usine industrielle à produire des touristes à la chaîne... Premier bateau, deuxième bateau... Me voici dans la fameuse rivière souterraine traversant un méandre de grottes plus ou moins vastes. C'est beau mais pour le coup, le canard gardera toutes ses pattes..
Il y a le ciel, le soleil et la mer ...
Longues plages de sable blanc en bordure de jungle ou lagons turquoises perdus entre les anfractuosités des îles karstiques dignes de la baie d'Ha Long ?
Réponse: les deux mon général !
Bronzage, repos, repas sous les palmiers : La longue plage de "Las Cabanas" à quelques kilomètres d'El Nido (50 centimes pour y aller en tricycle pour 2 ou 3 personnes) est plutôt fréquentée par les locaux. Très peu d'algues, une seule méduse sur toute la plage (ma cheville s'en souvient encore), une vraie carte postale pour sudokuter ou papoter en lézardant.
Je profite d'être à El Nido pour partir une journée en bateau en découverte des îles Bacuit au nombre de ... çà dépend des marées !
Tour réservé directement à l'hôtel, je joue le parfait touriste : pick-up à l'hôtel, départ en bateau, lunch inclus, snorkeling tout au long des 5 sites visités, canoé dans le lagon... Rien ne manque et j'avoue que je ne le regrette pas, même si çà reste du tourisme à la chaîne.
Des petites criques où l'eau est si transparente que les poissons multicolores sont visibles en surface, des plages secrètes au milieu des roches accessibles uniquement par un étroit passage sous-marin... L'avantage c'est qu'il y a autant d'îles que de bateaux de touristes !
Deux semaines aux Philippines passent très vite. Même si les paysages de mers restent époustouflants, je regrette un peu de ne pas être resté plus longtemps dans les terres et particulièrement dans les montagnes. Ce sera sans doute pour l'extrême nord du Vietnam.
Petit jeu pour longues soirées d'hiver :
Je vous
livre la version philippine de "papier-cailloux-ciseaux" : Electricité – eau – internet.
Ce petit jeu
qui vous garantit d’excellents fous rires en famille ou entre amis durant la pause mi-temps des matchs de l'Euro 2016 :
1°)
Electricité contre l’eau : L’eau gagne parce que quand il pleut, il n’y a
pas d’électricité.
2°)
Electricité contre Internet : L’électricité gagne puisque sans électricité, il n’y a pas d’internet.
3°) Eau
contre Internet : C’est égalité : ils ont à peu près me même débit...
Bon amusement !
Bahala na ...
Une ancienne
dictature Marcos (révolution pacifique en 1986) mais une démocratie 100% corrompue.
Une
croissance économique forte mais une
misère omniprésente.
Un peuple
paisible mais des niches de non-droit
claniques et terroristes dans le Sud avec assassinat d’un otage canadien cette
semaine.
Un paradis
tropical mais des catastrophes
naturelles en série (Typhons)
Une richesse
naturelle extraordinaire mais aucun respect de l’environnement de pair avec la
corruption.
Au rythme actuel de la déforestation, les forêts du pays
auront complètement disparu en 2100. Seuls 10% des déchets sont traités
correctement et la pollution de l’eau attaque les nappes phréatiques.
Et au milieu
de tout cela, le Philippin moyen surmonte ses difficultés quotidiennes avec le
sourire et une magnifique joie de vivre en ayant pour maxime « Bahala
na » : advienne que pourra. Ce n'est pas exactement du fatalisme mais plutôt la volonté de prendre en main son propre destin avec enthousiasme, à défaut de pouvoir faire plus ... Et c'est déjà énorme.
Ce n'est pas une question de mode, de confort ou de stratégie politicienne : c'est juste une question de survie. |
Toujours un bonheur de te lire...
RépondreSupprimerJe viens d'avoir ta Maman au téléphone et bien evidemment nous avons beaucoup parlé de toi... tu as du avoir quelques sifflements auditifs... !!!
Elle est très fière de toi et comme je la comprends...
J'ai cru comprendre que tu embarquais ta fille quelques jours dans ton périple asiatique !! Fabuleux... quelle bonne idée...
Grosses bises et à bientôt pour le prochain edito...
Merci...j'avais hâte de voir ton édito sur les Philippines.
RépondreSupprimerLe karaoké LE loisir philippin ??? mais ce pays est fait pour toi ! :o)
Contente de savoir que ton baladeur MP3 n'est pas seulement utilisé pour patienter pendant les longues nuits en bus et qu'il a servi à divertir de gentils Philippins ! Joe Dassin's show...j'aurai aimé voir ça ;-)
Bisouilles !
Quelle richesse de couleurs! On les vit encore davantage dans tes mots... Tous ces lieux que tu traverses, où tu t'arrêtes, dans lesquels on sent que tu t'imprègnes de la magie du moment et de la chaleur de chacun, qu'il soit locaux ou touristes, c'est un cadeau que tu vis et que tu nous offres...merci à toi
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