samedi 28 novembre 2015

Coup de coeur pour le Guatémala



GUATEMALA : 4 syllabes rigolotes qui sonnent vaguement comme une gomme caoutchouteuse bondissant de l'Amérique Centrale à l'Amérique du Sud selon ses propres notions de géographie...

Premier pays véritablement "exotique" et premier passage "terrestre" d'une frontière :  à La Mesia (poste frontière) les formalités sont d'une facilité et d'une rapidité déconcertantes tant pour sortir du Mexique que pour entrer au Guatémala, me coûtant 2$US au passage pour contribuer à arrondir les fins de mois du douanier, mais qu'importe !
(Demander un reçu ne change rien : pas de reçu possible, pas de paiement, pas de passage.)


Direction Panajachel  (1 nuit) sur les rives du Lac Atitlan : ce lac, considéré par certains comme le "plus beau lac du monde" est situé à 108 km au Sud-Est de la capitale Guatémala-city.
Les villages en bordure du lac sont encore imprégnés de la culture traditionnelle Maya. Les indigènes parlent aussi bien le Maya que l'espagnol, leur tenue vestimentaire reste typique et la religion est toujours un mélange de christianisme et de cultes ancestraux s'apparentant parfois au vaudou haïtien.

Pourtant, la région du lac est fortement touristique, attirant notamment à San Pedro (2 nuits) tous les backpackers d'Amérique Centrale. Ce n'est pas le même San Pedro de Madonna "Last night I dreamt of San Pedro" de La Isla Bonita (qui fait référence à l'île mexicaine de San Pedro Noblasco) ... Mais çà pourrait l'être tant ce petit village est devenu le royaume des nostalgiques hippies dignes descendants de la génération soixante huitarde déboîtant les pavés à Nanterre !



Qu'importe si je ne porte ni cheveux longs, ni œuvres artistiques multicolores sur mon corps et encore moins d'anneaux dans le nez, je m'amarre quand même 3 jours dans cette ambiance sympathique et festive en compagnie de deux très sympathiques (et charmantes) Allemandes rencontrées dans le bus. (Merci de ne porter aucune conclusion hâtive !).

Ici, je croise majoritairement des Allemands, Canadiens et quelques Israéliens en mode routard, par contre, dès que je croise un groupe de personnes âgées bien attentives derrière un guide c'est 100% certain que ce sont des Français ! (Cà ne loupe jamais !)

Je passe de Panajachel à San Pedro par de petites embarcations qui traversent le lac en 40 minutes pour 25 Quetzals. (100 Quetzals = 13 €) et durant mes trois jours, je visite quelques villages aux abords du lac: Santiago de Atitlan et une plantation de café accompagné d'un "guide" fier de me montrer ses dessins aux vertus pédagogiques. Bon, j'ai pas retenu grand chose mais c'était quand même intéressant.


Pour dormir autour du Lac Atitlan, toujours la même recette : visite d'abord de quelques hôtels avec prise de renseignements sur les tarifs pour me faire une idée. Il y a autant de dortoirs disponibles que de chambres individuelles. Je trouve mon bonheur dans le centre de San Pedro en m'offrant une individuelle pour 80 Quetzals par nuit (avec quand même salle de bain et toilettes communes). L'avantage quand même est d'être un peu moins vigilent à mes affaires et de les laisser un peu plus "en vrac" dans ma chambre qui ressemble quand même à une cellule de prison, mais qu'importe! 

Par contre, pas de cuisine commune, mais çà reste toujours un plaisir de faire le marché local et de me renseigner sur la constitution des drôles de mets cuisants sur un barbecue de fortune en pleine rue. Comparativement à la France, la vie reste bon marché mais les quetzals filent vite ! Ici, c'est le royaume du "poulet-riz-haricots" qui change fortement du "haricots-riz-poulet" de la veille ... 

Cet hôtel festif est également un lieu de soirées musicales plus ou moins arrosées avec ambiance "je t'aime petit frère".



Dans chaque Pueblo traversé, les deux centres que je visite systématiquement sont les marchés et les Eglises. A croire que les nourritures terrestres rejoignent facilement les nourritures spirituelles ... A San Pedro, la religion est omniprésente par de nombreuses peintures murales dans chaque rue. Il règne encore un air d'évangélisation, mais la population est très pieuse et extrêmement pratiquante.


Pour la beauté des paysages, pour son ambiance "spéciale" et toujours, au risque de me répéter, pour la gentillesse de sa population. (Encore plus qu'à Cuba ou au Mexique), j'ai un vrai coup de cœur pour les rives du lac Atitlan.... Mais le plus beau reste à venir : Antigua.

Après 4 à 5 heures de bus, me voilà arrivé à ANTIGUA. Cette ancienne capitale du Royaume du Guatemala est connue pour son architecture coloniale et de Renaissance Espagnole (Merci Wiki !). Le plan de la ville est comme pour beaucoup de villes coloniales d'Amérique latine constitué de rues qui se croisent à angles droits autour d'une (Parque Principal) ou plusieurs place principales. La ville est inscrite depuis 1979 au patrimoine mondial de l'Unesco. En 1976, un terrible tremblement de terre (fréquent dans cette région, ne serait-ce qu'hier durant la nuit !) détruisit plusieurs Eglises : les monuments intacts alternent avec les ruines de ce séisme.



Une journée et demie à me perdre et découvrir cette petite ville depuis très tôt le matin : les monuments, les Eglises, les ruelles, le marché, les maisons coloniales, les couleurs, les fleurs, les discussions et échanges avec la population locale matinale en prenant mon petit déjeuner sur un banc public au milieu des fleurs. Antigua n'a pas l'ambiance folle de San Pedro, mais plutôt la sagesse d'une vieille capitale avec un tourisme moins sauvage. Un petit conseil pour visiter la ville : de bonnes chaussures de marche, les ruelles sont toutes pavées de façon très irrégulière !


Difficile de caser toutes les photos d'Antigua. Dans chaque ruelle et à chaque croisement se cache une foultitude de monuments historiques. Je peux rajouter que la ville est d'une propreté impeccable et que même dans les quartiers non-touristiques tôt le matin, je ne me sent pas en insécurité. (Du fait aussi de l'aspect touristique de la ville et de l'omniprésence de gardes armés ... Qui passent leur temps à se faire des blagues entre eux !)

A environ 30 kms d'Antigua (1,5 heure de bus) : le Volcan actif de PACAYA culmine à 2552 mètres d'altitude. Sa dernière coulée de lave remonte à deux ans et sa dernière grande éruption en 2010, projetant de la lave, de la fumée et des cendres qui se sont élevées jusqu'à 1000 mètres. Sans pouvoir aller jusqu'au cratère, quelques heures de marche sont nécessaires pour crapahuter à proximité de son sommet et admirer le paysage lunaire... Et suffisamment chaud pour improviser des chamallows au barbecue !


Mes 3 jours s'achèvent à Antigua, demain je met le cap sur Guatémala-City et Jalpatagua et comme promis, un petit coucou spécial à mes deux compagnones de voyage de cette première partie guatémaltèque  " Guntes Ende Der Ferien Zu Ihnen !"


Pour se déplacer, deux sortes de bus (comme d'hab) : les shuttles (mini-van d'une dizaines de places pour touristes) ou bus locaux. Les navettes ont l'avantage d'être rapides, confortables et de vous prendre au pied de votre hôtel. Globalement, tous les touristes les utilisent.  Les "Chicken Bus" appelés ainsi du fait qu'ils sont capables de tout transporter, notamment des cargaisons de poulets vivants, sont nettement plus lents (malgré leur conduite sportive), s'arrêtent régulièrement, et surtout, ont cet avantage  de pouvoir installer 4 personnes minimum sur une banquette prévue pour deux. 

J'opte donc pour le Chicken bus (environ 8 fois moins cher que la navette) pour quitter Antigua et rejoindre la route 23 qui mène à la frontière du Salvador : un premier poulet doit me conduire à la capitale Guatemala-city, puis changement de "gare routière", pour un deuxième poulet destination route 23. 
Bien évidemment je suis le seul Gringo dans l'autobus et tous les regards interrogatifs (Qu'est ce qu'il fout là ??) se tournent vers moi. Dans le premier bus, je discute avec ma voisine qui me conseille vivement et sagement de traverser la capitale en taxi pour rejoindre la deuxième gare routière... Et encore, pas n'importe quel taxi ! (En fait, arrivé à Guatemala-city, c'est elle qui choisira le "bon" taxi digne de confiance.)  Je passe donc ma matinée en transhumance (sans visiter la capitale qui semble moche et polluée à mourir) et en lieu de gare routière, c'est simplement la bonne rue ou il suffit d'héler le bus pour qu'il s'arrête.



Sur la route 23, je choisis de m'arrêter à Jutiapa, petit village vivant à 30 minutes de la frontière du Salvador que je me réserve pour demain. (pas tout le même jour !). Il y à 3 hôtels dans ce village, (mais çà je le saurai qu'après, et en descendant du bus, je me demandais même s'il y en avait un!). Je passe la fin de l'après-midi au café-tabac-alimentation-générale-restaurant-poste-école de la place du village à discuter avec l'instituteur (qui a descendu dans le même temps 1 bouteille de rhum, et j'ai réussi -avec beaucoup de difficulté- à refuser le 4 ème verre) qui est réellement touché par la petite tour Effel métallique que je lui offre. (mon stock diminue). Il me fait visiter sa maison (j'en profite pour passer 1 heure de farniente dans un hamac à l'ombre d'une chaleur étouffante), puis m'offre quelques tapas de fromage de vache de sa conception (... heu pas terribles, mais il faut finir quand même) et après avoir déambuler une partie de la soirée dans le village "buenas noches", je rejoins mon hôtel pour une ultime nuit guatémaltèque.

Un vrai coup de cœur pour ce pays, et au risque de me répéter, avec sans doute la population la plus gentille et la plus respectueuse depuis mon départ.

Demain ... Direction Salvador pour un nouveau passage exotique de frontières !




9 commentaires:

  1. Récit passionnant sur Guatemala. Je vais le relire.
    Donc, aujourd'hui, tu va traverser la frontière pour le Salvador qui d'après ma petite bible Lonely Planet, bénéficie du salaire minimum le plus élevé d'Amérique centrale. Ce petit détail, je suppose, va se répercuter sur le niveau de vie.
    Signe particulier: la guerre civile: la théologie de la libération, le café, les volcans, les vautours qui décrivent des cercles dans le ciel; la luxurante foret tropicale...
    manger pour changer (!) la purée de haricots fritsou de lards frits (sympas tous ça),
    Mot clé : "Cheque", tout va bien !!.
    Tu as rasé rasé ton bouc sympathique, entretenu en France??.
    Gros bisous,
    papou,

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  2. une belle découverte, on m'avait déjà dit que le Guatemala était super accueillant, tes paysages sont beaux bravo tu te débrouilles bien avec les transports ce qui n'est pas toujours évident. pour les français qui n'ont plus l'âge des aventures sans guide, c'est pratique un guide. Je voyage toujours avec un guide, mais j'envie ceux qui peuvent le faire comme toi, tout est une question d' âge et de disponibilité dans la tête. Adios amigos.

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    1. Bonjour Edith, c'est toujours avec grand plaisir que je lis vos commentaires! Sourire, je voulais surtout souligner que la jeunesse anglo-saxone voyage bcp plus que la "jeunesse" francaise. Question de culture, mais c'est sans doute dommage. Amitiés. Fabrice.

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  3. Sais-tu que tu peux t enrichir facilement au Guatemala ? Car outre le fait d'être l'unité monétaire locale, le Quetzal était étalement l'animal emblématique des mayas. Une sorte de perroquet multicolore. Si tu as l'opportunité d'en attraper un, tu lui poses le "Q" (facile; la queue du mâle peut atteindre jusqu'à 1 mètre de long), ou plus dur le "Z" sur une case bleue marine plutôt que ciel, et tu assortis le coup avec le bon mot (du genre qui compte triple). Tu peux gagner, avec la prime du scrabble du siècle, plus de 150 points ! Au pays suivant, tu vois ton second quetzal et tu rajoutes l'"S" au bout. Fastoche...
    Sans rire, si l'oiseau n'est pas trop rare, tu me le prends en photo ?
    Bisous lerysiens

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    1. 😃 facile.... Facile surtout pour toi, tu avais toujours les lettres blanches pour te faciliter les scrabbles!

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  4. Salut Fabrice, être en si belle compagnie avec une tenue pareil, bel exploit .lire tes cartes postales sont de vraies bols d'air frais. Bon si je lis toujours aussi bien entre les lignes :Merci de ne porter aucune conclusion hâtive !se traduit par ne jamais se hâté si tu souhaite conclure, et le plus important :" seul Jésus peux changer ta vie" , t'as raison comme ci c'était lui qui avait organiser le voyage ! Allez prend soin te toi et de tes rencontres ! A très vite ...

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  5. Bonjour Fabrice, te lire est un vrai moment de détente. Il suffit de fermer les yeux et on a l'impression d'y être. Merci de nous faire partager tous ces moments. Tu vas faire de très belles rencontres n'oublies pas de prendre les 06.. lol ! bisous Véro

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  6. Aujourd'hui je compte faire du shopping à Lille avec Marie, je ne manquerai pas de t'envoyer nos photos ! Tu pourrai les montrer à tes amis de voyage du Salvador en leur expliquant que dans ton pays on mange beaucoup de frites et boit beaucoup de bières...pour les impressionner un peu !!
    GB,
    papou,
    =============================

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