dimanche 21 février 2016

Perou : Hoy te visto.


Le Pérou : Pays mythique qui résonne aux rythmes des trains surplombant les sommets andins; des mystérieuses citées Incas et des indigènes aux traditions colorées. Je découvre le pays d’abord par sa géographie : 1500 kilomètres (à vol de condor) à parcourir du Nord au Sud  dans des régions montagneuses ou chaque kilomètre parcouru est une victoire éphémère sur la nature.
Pérou, Aujourd'hui je t’ai vu.


Page de pub:

Je ne souhaitais pas insérer de publicité dans mon blog, mais les temps sont durs ...Le temps d'un café, ce clip des années 80  représente sans doute la plus belle promotion jamais réalisée pour le tourisme en Amérique Latine. Ce film m'évoque le Pérou  qui  pourtant n'est pas cité.

Train Nescafé (1981)

D'une frontière à l'autre :

D’Equateur, j’ai mon billet de bus en poche pour Loja et passer le poste frontière à  Macara. C’est donc avec 20 minutes d’avance que j’arrive à la gare routière au petit matin...
Pourquoi et comment l’horloge de mon téléphone a retardé d’une heure durant la nuit ? Mystère ! Une chose est sure : le bus est parti et le prochain pour Loja pas avant perpette ! En plus, la Compagnie ne veut rien entendre et refuse de m’échanger mon billet ! Grrr ! 

Il faut préciser qu’il existe de nombreuses compagnies de bus différentes. Certaines ont le monopole d’une destination et d’autres sont concurrentes pour un même trajet : il faut donc passer d’agences en agences pour connaître les villes desservies, les horaires et les tarifs. Dans la gare commence alors un curieux dialogue avec chaque officine: « Ou vont vos prochains bus ?" / "Ca dépend de là ou vous voulez aller ! » /  « Ben là où vont vos bus!" » / ...  Et ainsi de suite... 
J’en souris mais je finis tout de même par trouver un autre bus qui part  bientôt pour Huaquillas, autre poste frontière sur la côte Pacifique : Peu importe le flacon pourvu que je sois « border line » ! 

Ce poste frontière est isolé dans le désert à 5 km de la ville, et uniquement accessible en taxi. Aucun soucis administratifs pour la sortie et l’entrée: les douanes ne sont plus ce qu’elles étaient! Sur place rebelote, de nouveau que du taxi disponible pour me rendre à Tumbes à 45 minutes: première ville péruvienne avec stations de bus. Heureusement que les tarifs péruviens ne sont pas ceux de Paris ! 

Tumbes : ville réputée pour son insécurité, moche et sans grand intérêt comme le sont souvent les premières villes frontières qui sont des lieux de passage où tout est dans l'instantané. Malgré l’heure tardive, je décide donc de « pousser » un peu plus loin à Piura : arriver dans une ville tardivement et trouver de quoi dormir ne me pose plus de problème philosophique. 

A Tumbes, j’échange quelques dollars contre des sols péruviens en attendant donc la "vraie ville" où je trouverai un distributeur automatique (ATM) sécurisé (adossé à une banque.) Dans la rue, avant de traiter avec les nombreux « cambistes » qui se précipitent vers vous, il vaut mieux avant  calculer soit même le taux de change : certaines calculatrices réinventent l’arithmétique et toujours en votre défaveur ! En tant que voyageur, je milite avec ferveur pour que le dollar US devienne définitivement la monnaie officielle de chaque pays que je visite, au moins le temps de mon passage.

Ici tout le monde est obsédé par la fausse monnaie. Avant d’accepter tout règlement, chaque commerçant étudie de façon extrêmement scientifique chaque billet. En prenant un air concentré et dubitatif, il analyse d'abord comment la lumière naturelle traverse le précieux rectangle, puis vérifie quelque chose sur sa tranche, puis enfin le soupèse et vérifie  sa texture au toucher  ... Pour toujours l’accepter finalement en faisant un peu la moue. Chacun a sa technique  de détection plus ou moins élaborée, un véritable savoir-faire ancestral transmis de génération en génération dans chaque famille depuis au moins la période pré-Inca !!

Le Nord d'une ville à l'autre : Piuras, Chiclayo, Cajamarca, Trujillo.


C’est en bus que j’admire les plus beaux paysages. (La route Cajamarca – Huaras est dangereusement splendide !!) Très peu ou pas de villages entre chaque ville mais des déserts variant entre les interminables plaines sèches de cailloux et de sables (côte Pacifique), les reliefs montagneux de granit ou de forêts verdoyantes. Les altitudes fluctuent facilement de 0 à 3600m sans pour autant avoir l’impression de « faire de la montagne ». 




Les jours défilent entre les transports (de jour ou de nuit) et les visites historiques de la période pré-Inca étonnamment plus présente que la culture inca :  
Musée de Sipan à Chiclayo (Vue sa tombe, çà devait être un personnage vraiment très important mais je vous renvoie sur wikipédia pour tous les détails historiques); Les ruines Chan Chan (« citée-maison » pré-inca) et les Huacas Sol et Luna (pyramides pré-inca) de la très belle culture Moche. (Si si ! ... Vérifiez !) . « Las ventanas » de Otuzco : petites tombes troglodytes pré-inca. 


Pour ne pas se perdre dans ce labyrinthe, suivez le guide !
Toutes ces ruines pillées par le passé tant par les Espagnols que par les profanateurs  sont à présent protégées de l’érosion et en cours de réhabilitation.

Ces visites extrêmement culturelles à plus d'un titre ont néanmoins été perturbées par des débats hautement philosophiques : la Barbie péruvienne devant nous est-elle refaite ou non ? Passera t-elle ou non le passage indiqué par le guide ? Le tatouage sur son épaule provient-il de l'emballage de son Malabar ? En cas de vents intempestifs, se mettrait elle à buller ? 
Nous n'avons pas approfondis le sujet suffisamment, mais à posteriori, il semblerait que la mode locale consiste à déplacer la graisse du ventre vers les fesses.
Je profite de cet apparté pour saluer les autres débatteurs : Princesse-Nathalie, Suissesse et ponctuelle comme une montre helvétique et Monica, Colombienne qui sans avoir de montre a pourtant le temps, avec lesquelles j'ai partagé une semaine péruvienne pour le meilleur et pour le rire.

Il est surprenant de constater que de nombreuses civilisations passées qui ne se sont pas cotoyées (Egyptiennes, Mayas, Incas, Cambodgiennes...) ont toutes construites de gigantesques pyramides sur des bases souvent astronomiques. 

Cumbemayo : un site naturel grandiose 

Visite organisée avec guide au départ de Cajamarca (Incontournable pour son authenticité), Cumbemayo est un site naturel exceprionnel ou le chemin longe d’immenses  flèches rocailleuses travaillées par le temps. (Altitude maximum 3400m) A préciser qu’il est beaucoup plus facile et bon marché d’acheter une visite organisée en agence que de vouloir le faire par soi-même.




Huaraz: Ville des départs des trecks :

Nouvelle nuit de bus pour arriver à Huaraz, capitale de l'amitié internationale perchée à 3000 mètres d'altitude,  au tout petit matin sous un ciel gris et une pluie persistante : c'est d'ici que partent les randonnées et treks pour la cordillère noire ou blanche. 
Si l'idée de crapahuter deux jours en pleine montagne est séduisante, je dois reconnaître que le baromètre de mon courage suit particulièrement celui de la météo... Et n'écoutant que mon coeur -qui me dit de rester raisonnable sur les efforts en altitude- ce sera donc deux randonnées d'une journée en "moyenne" montagne au programme de cette étape.

Laguna Wilcacocha (3100 m, pas de guide) et Laguna 69 (4500 mètres en randonnée organisée) qui comme son nom ne l'indique pas, n'a strictement rien à voir avec le département du Rhône! 


Wilcacocha dans les Andes noires pour s'acclimater 


Laguna 69 dans les Andes blanches, déguisé en plastique poubelle !

Enfin la haut !
Naturellement magnifique


Une pensée pour Mickey, le cochon d'Inde de mon enfance.


Mickey, était un animal intelligent, qui me reconnaissait et connaissait aussi son prénom. Je l'aimais beaucoup. Paix à son crane.
Le cochon d'Inde est un parfait animal de compagnie qui apprécie bien évidemment la semi-liberté d'un jardin mais qui reviendra sans hésitation dormir dans sa cage la nuit venue. Les enfants s'attacheront particulièrement à ce doux compagnon affectueux et facile d'entretien. Mickey me montrait sa satisfaction aux caresses par de petits "ronronnements" et n'hésitait pas à répondre aux rires de ma maman par de petits  cris aigus toutes les deux secondes.

Par respect, je n'ai pas entamé mon cuy de suite puisque tout le monde n'était pas servi. Ça ressemble finalement au lapin, autre adorable compagnon mais qui demande un peu plus de chaleur tournante. En terme de spécialité péruvienne, j'ai largement préféré le "Ceviche", poisson crû mariné dans le citron et servi avec du maïs grillé et du yucca.

Difficile de ne pas aborder le chapitre de la gastronomie péruvienne en passe de devenir la plus réputée au monde ! Certes, je ne fréquente pas les restaurants huppés des chefs étoilés péruviens, c'est donc avec modestie - mais gourmandise - que je peux traiter ce sujet en prenant soin néanmoins d'ingurgiter de façon préventive mon lactibiane voyage hebdomadaire pour éviter tout désagrément digestif.

La cuisine de rue a d'abord cet avantage gustatif paradoxal de ne pas être chère et riche à la fois: ce n'est pas tous les jours que vous retrouvez dans votre assiette à la fois : du riz, des pommes de terre, des haricots, des lentilles, du quinoa,  des pâtes, des bananes et des frites. Heureusement que les Péruviens ne connaissent pas la purée! En positionnant les pommes de terre à droite de votre assiette et les haricots à gauche, votre plat sera parfaitement équilibré !

Le déjeuner traditionnel (5 sols, soit 1,4€) se compose d'une soupe en entrée (bien souvent de pâtes) suivie au choix d'une viande grillée, de poisson grillé, de poulet grillé, d'alpaga grillé (goût de gibier) ou d'une grillade grillée accompagnée bien sur de tous les féculents précités. Une boisson chaude en guise de rafraîchissement vous sera servie automatiquement.

Si vous voulez vous offrir un petit plaisir, optez pour un restaurant "moyen de gamme" (35 sols, soit environ 10€) La cuisine est rigoureusement identique à la précédente, mais vous aurez droit à un couteau qui lui n'est jamais inclus dans la cuisine de rue. Pour ce prix, vous pourrez également admirer votre très jolie assiette une fois votre plat terminé.
Pendant que Jason regarde l'objectif, je me sers dans son assiette !

Après les goûts ... Les couleurs... Les gens...


Comme le Nicaragua ou le Guatémala (et au contraire du Costa Rica), le Pérou reste un pays authentique ou la culture et les traditions ne sont pas uniquement destinées aux touristes, mais ancrées dans la vie quotidienne aussi bien dans le centre montagneux que dans les villes côtières.

Il m'est souvent difficile de photographier les gens, non pas comme dans la culture maya ou photographier une personne revient à lui voler son âme, mais simplement par pudeur et par respect. Je ne suis pas certain que les locaux apprécient de faire l'objet d'un safari.

Les photos de portrait ont été toutes prises après une période de discussion et avec l'autorisation de la personne.







Mais que serait  le Pérou sans le Machu Picchu ?

Le Machu Picchu, sans être toute l'histoire du Pérou, est un incontournable de l'histoire du peuple Incas, et ce site fait partie du patrimoine de l'humanité . L'une des nouvelles 7ème merveille du monde m'a ému aux larmes par tant de forces et de beauté: Ce site  mérite un édito à part entière (Partie 2)

J'ai parcouru le Pérou du Nord au Sud en passant par les terres montagneuses : la majesté de ce pays est à la hauteur de ses Andes. Un vrai coup de cœur pour ce pays, pour sa simplicité, son humilité, sa gentillesse, sa richesse culturelle et sa communion avec la nature non mercantilisée. Visiter le Pérou devrait être obligatoire.
Pérou, surtout garde toutes tes qualités !


Sans oublier les chiffres du mois de Février :

3358  km en bus: De Pasto (Colombie) à Cuzco (Pérou)
1405  € dépensés dont deux vols à venir : Buenos Aires / Ushuaia le 06/04 et Cairns (Australie) /               Bali (Indonésie) le 22/05
579    km en avion : Lima/Cuzco
3        vêtements renouvelés : 1 pantalon, 1 tee shirt, 1 bernuda.
1        tentative de drague avortée : Barbie Pérou.
0        bobo de santé

...Et la perte du mois :

Je finis par perdre la tête à force de perdre mon chapeau !





12 commentaires:

  1. Émouvant edito... Merci pour ces magnifiques photos et propos... Je vois que tu as versé les mêmes larmes que moi au sommet de ces incroyables incas ! Ce site est magique... Très contente que ce pays t'ait autant plu !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. je me marre en relisant le passage sur la barbie péruvienne et le cochon d'inde, un grand bravo :) :) :)

      Supprimer
  2. Merci de nous faire partager tes aventures et nous faire découvrir des pays et sites magiques, à travers tes récits et tes photos.
    J'attends avec impatience la suite! Bises Sylvie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ... Moi aussi j'attends la suite avec impatience !!
      Bises

      Supprimer
  3. Merci de nous faire partager ces beautés

    RépondreSupprimer
  4. Ce qui me frappe pour le moment c'est ton élégant anorak bleu eu ton couvre chef !Pérou, une des étapes les plus importantes de ton voyage en Amérique pour son imtérêt touristique ! As-tu des problèmes respiratoires dus à l'altitude ??. Tes impressions sur Machu Pichu ?. Bisous, Papou

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Fière de l'anorak bleu ;-)

      Supprimer
    2. Le Quechua est une langue de civilisation inca parlée par environ 10 millions de personnes au Pérou, Equateur et Bolivie.
      Ca tombe bien, c'est aussi la marque de mon anorak bleu.

      Supprimer
  5. Peux tu nous rapeller comment est mort Mickey le cochon de inde? C' était pas dans un jouet minibus trop petit pour lui et sans airbag ? ? David de la SPA

    RépondreSupprimer
  6. Comment oses tu insinuer que Mickey soit responsable d'un accident de la route, alors qu'il ne prenait JAMAIS un verre d'alcool avant de prendre le volant et que son minibus a passé le contrôle technique sans aucune réserve !
    C'est scandaleux !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous vous égarez mes biens chers frères... Mickey fut une de ces petites victimes innocentes de notre insouciante mais non moins coupable enfance. Ecrabouillé, dans une porte-fenêtre. Affreux. Étouffé au fond d un véhicule, il s agissait d un poussin. Quand à la bestiole qui courait sans sa tête dans le jardin, c était ce qui restait d un canard... mais ça, c était pas notre faute. Certaines scènes auraient pu être interdites aux moins de 12 ans !

      Supprimer

Ajouter votre commentaire et laisser votre nom en choisissant "NOM/URL" dans le menu déroulant, sans oublier de mettre votre nom !