Deux
semaines à Cuba : Santiago de Cuba (3 jours), Las Tunas (2 jours),
Camaguey (3 jours), Trinidad (3 jours), La Havana (3 jours)
Cuba, c’est d’abord un voyage dans le temps : un musée vivant où
l’on croise les véhicules immenses des années 50 (Chevrolet, Pontiac, Ford,
Lada, Mercurey) aux couleurs multicolores dans un décor de western-spaghetti
avec une bande son digne des quartiers populaires napolitains et aux rythmes
endiablés de salsa et de cuivres.
Le taxi utilisé ... Pour la baie de santiago
Ici, tout fait référence à la révolution cubaine : les portraits
de Fidel, Raul et du Che sont présents sur tous les édifices et toutes les
vitrines. Tous les lieux publics rappellent l’héroïsme des combattants cubains
(sur l’ile ou en Angola), les vertus du socialisme et la grandeur du modèle
cubain. La propagande cubaine est affichée partout et finalement c’est une fierté partagée par 11
millions de Cubains, qu’ils soient d’accord ou non avec le régime.
Pourtant Cuba est un pays extrêmement pauvre (environ 25$ par habitant
par mois), ou les magasins sont vides et toute la population se presse aux portes dès
l’ouverture : dès qu’un magasin est plein, il referme ses portes, et un
nouveau client ne peut entrer à condition qu’un autre en sorte. Les gens
viennent acheter uniquement que les produits de base, avec ou sans tickets de
distribution du gouvernement. Si l’économie cubaine est en piteux état, en
revanche l’école est obligatoire pour tous les enfants, et le niveau
d’éducation est particulièrement élevé pour un pays pauvre. La santé est
également gratuite pour tous les cubains…. Seul hic, c’est que les médicaments
sont rares et toujours assez basiques. Comme tout pays socialiste, ou
ex-socialiste, les cubains sont extrêmement disciplinés, et aucun n’aurait
l’idée saugrenue de vouloir gratter quelques places dans la file d’attente.
Ce qui saute aux yeux avant tout, c’est la propreté des villes ET des
campagnes, chose rare pour un pays pauvre.
Première anecdote : avant
d’entrer dans chaque endroit public (banque, magasin) une personne à l’entrée
vous tend un produit (dans une bouteille aux apparences douteuses) et une
serviette pour vous désinfecter les mains ! (J’ai su un peu plus tard que
c’était pour lutter contre la recrudescence du choléra !)
La vie du touriste à Cuba demande
quelques heures d’adaptation : on change des CUC à la banque mais la
monnaie locale est le Peso dont le sigle est le dollar (Peso cubain) qu’on
appelle également CUP. Le plus souvent, cest avec deux zéros de plus que ce qui est noté
sur les billets ! Je
recommence :
·
Le CUC est la monnaie spécifique (et
obligatoire) pour les touristes étrangers à Cuba.
·
Le Peso est la monnaie locale (1 CUC = 25 pesos
= « un-p’tit euro ») Bien évidemment, prendre un café en terrasse
coutera 1 CUC pour un étranger, et 2 pesos pour un local…
·
Le sigle usuel du peso est le dollar : $,
et quand un sandwitch coûte $500, il faut comprendre 5 pesos (5 CUP), soit 0,2
CUC.
Il est donc parfois possible de
payer en CUC des petites choses exprimées en Dollar en les convertissant en pesos
sans oublier de les diviser par cent. Bien évidemment sans se tromper entre les
pièces et billets CUC et les pièces et billets Pesos qui cohabitent dans le
porte-monnaie…
Un autre exemple ? Les
transports : un étranger ne PEUT pas prendre un bus local mais
obligatoirement un bus pour touristes (VIAZUL). Le confort est bien évidemment
supérieur et le prix sans aucun rapport avec le « bus » (en fait un
camion benne) local toujours bondé : économie socialiste locale et
économie capitaliste pour les étrangers. Finalement, il est assez facile de
troquer le bus « Viazul » par un taxi partagé, ce qui sur une longue
distance revient au même coût : 25 CUC de Trinidad à La Havane en taxi
avec 3 heures de moins de trajet et une heure de départ plus flexible. (Si
j’avais su, j’aurai évité le bus de Camaguey à Trinidad qui partait à … 2h30 du
matin !)
C’est parfois un peu rageant de
payer jusqu’à 25 fois le prix local (pour un même bien), mais c’est de bonne
guerre. (Quoique en m’éloignant un peu des centres-villes, j’ai souvent trouvé
le moyen de régler en CUP un sandwich (5
pesos, soit 20 centimes d’euros) ou une pizza à 10 CUP (soit 40 centimes
d’euros).
Depuis 3 jours, je déambule (caminando) dans les rues de Santiago,
prenant garde à bien prendre mes repères (je me connais…). La population locale
m’aborde aussi facilement que j’entame une discussion avec mon voisin de banc
public. La gentillesse cubaine est une vraie réalité. Non seulement, je ne me
suis jamais senti en insécurité (Il n’y a pas de délinquance à Cuba, et même
s’il faut toujours rester vigilent, ce pays donne l’impression d’être le plus
sûr au monde !), mais en plus, la population ne me fait pas ressentir que
je suis un portefeuille sur pattes. Ce n’est qu’après une heure ou deux de
discussion que la personne me demande si je peux lui offrir un café, ce qui est
de bonne guerre. La population locale n’a aucune retenue pour parler politique,
économie, d’éducation ou de la santé et globalement les gens sont surpris
qu’une partie des Français estiment que Cuba est une dictature.
J’ai pu être d’ailleurs témoins à
Santiago d’une expérience intéressante de démocratie locale : le maire (ou
son représentant passe une fois par mois dans chaque quartier de la ville, le
soir pendant 2 heures, un micro à la main, et les habitants du quartier posent
directement leurs questions…. Et ne se gênent pas pour critiquer le débit de
l’eau, ou de l’augmentation du prix des tomates !!! (le soir ou j’étais
présent, la représentante a essuyé pas mal de critiques …)
J’ai beaucoup de chances pour le
moment : Les familles des 4 casas particulares (Santiago, Las Tunas, et
Trinidad) sont vraiment très sympathiques : me proposant de laver mon
linge, de me sentir comme « chez moi » et en passant quelques soirées
à papoter autour d’un verre de rhum ou d’un café, et même de manger avec eux.
Neida de La Havane Et sa cuisine !
Comme vous me voyez en charmante compagnie, je vais tout de suite répondre à cette question : Comment sont les cubaines ?
Latines, autrement dit « calientes »,
les cubaines arborent la fesse haute et le sein fier. La jupe commence et se
termine généralement au niveau du nombril. Perchée sur des talons démesurés ou
en tong doré à l’or fin, la Betty Boop
en bas résille sophistiqués ou en chaussettes blanches jusqu’aux genoux
est un parfait exemple d’adaptation au climat chaud et humide des
Caraïbes. Bref, ce qui passerait pour une vulgarité sans nom en France est une
norme locale en harmonie avec l’ambiance, l’architecture et les automobiles.
Ici, chacun s’appelle « mi amor » ou « querido » -même au
premier contact- ce qui n’est rien d’autre qu’une marque de bienvenue
sympathique. Finalement, je m’habitue facilement à cette exubérance au point de
ne plus juger le côté « has been ».
Ne pas
juger avec mes propres points de repère.
4ème et dernière étape
cubaine : La Havane, la capitale, le choc.
Je suis resté 4 jours à Trinidad,
un peu plus longtemps que prévu, tant la
ville est agréable : Calme et vivante, authentique et touristique, de
taille moyenne et humaine, avec une
belle plage à proximité (1 journée de farniente), et la casas très sympathique
de Mirella y Pepe (un couple de sexagénaires marrant au possible tant ils se
disputent amicalement tout au long de la journée.) De ce fait, j’ai annulé
l’étape Matanzas et les plages de Varadero (The place to be pour la Jet Set de
Oups.)
Après 5 heures de taxi partagé,
me voici à la Havane dans une casas réservée par les bon soins de
Mirella : chambre avec suite, maison décorée avec goût et surtout à 5 minutes à pieds du centre historique de
La Havane, (et bien moins chère que la plupart des autres casas : 25 CUC la
nuit pour une moyenne La Havane à 30-35). Cette année, le tourisme explose à
Cuba, beaucoup d’Européens viennent visiter l’île avant l’arrivée massive des
touristes américains. Bref, les prix flambent …
La Havane est un concentré de
Cuba dans un décor de vieilles maisons coloniales -complètement délabrées
ou parfaitement bien réhabilitées- où je m’attends à tout instant à voir
apparaître Zorro et le Sergent Garcia
jouant de l’épée en sautant d’un escalier à un balcon. (A moins que ce ne soit
James West et Artemus Gordon des « mystères de l’Ouest »…) Les
ruelles pavées s’enchaînent dans le quartier du vieux Cuba ou les groupes de
chanteurs-musiciens alternent salsas,
chansons « Gipsy-King » ou une variation cuivrée des classiques
internationaux.
La Havane et Cuba en général est également un modèle de
« melting-pot » parfaitement réussi : sont autant cubains les noirs,
les latinos, les blancs ou les cafés au lait. La couleur de la peau n’est en
aucun cas un critère de communautarisme.
Depuis 15 jours à Cuba, j’arrive
presque à tenir une discussion « normale » en espagnol (hormis les
conjugaisons complexes style « si j’avais …. Alors j’aurai …. » . Si
parfois certains mots me manquent et arrivent en anglais, je me surprends
maintenant à comprendre mon interlocuteur sans avoir à lui demander de répéter
plus lentement !
Malgré le fait d’être une île,
Cuba ne vit pas au rythme de la mer : pas de ports de plaisance (l’embargo
joue encore), peu de ports de pêche, même l’air n’est pas iodé. C’est sans
doute mon seul petit regret qui ne pèse pas grand-chose face à la vraie gentillesse
cubaine et au dépaysement total d’un autre monde d’un autre temps. Mes deux
semaines cubaines sont passées comme une lettre à la poste, c’est avec regret
que je quitte cette île où j’espère revenir un jour. Adios Cuba, Buenos dias
Mexico !
PS : les mosquitos cubanos ont la bonne idée d’être silencieux
(pas de « bzzzzzzz » aux oreilles durant la nuit) et d’être
minuscules (invisibles donc moins stressants). Seule la démangeaison d’une
trentaine de points rouges sur chaque mollet me rappelle leur présence… Par
chance, j’ai croisé un chinois de Hong Kong qui avait une cargaison d’une paumade
locale particulièrement efficace !
on s'y croirai presque.
RépondreSupprimerFabrice & Sandra
J'adore, merci... à très vite sur WTSP
RépondreSupprimerTu es déjà tout bronzé !!!
Je t'embrasse
Blntt
Juste génial! Merci de ces nouvelles qui nous permettent de voyager.. bonne route!
RépondreSupprimerChouette Cuba ! Expérience idéale pour démarrer un tour du monde ! Tu nous emmènes au Mexique bientôt ?
RépondreSupprimerIci, nous sommes en deuil comme tous les français.
As tu reçu mes photos sur Whatsapp après ton départ ?
On pense bien à toi.
Bisous des Lerysiens
C'est Super ce blog !
RépondreSupprimerNanie
Tu devrais être ce matin à Belize ou au Guatemala ?
RépondreSupprimerCombien de temps a duré le vol entre Mexique et nouvelle destination ?.
Nous te suivons pas à pas.
Il a neigé hier à Lille.
Bisous,
papa
Bonjour Fabrice,
RépondreSupprimerPlus je li ce que tu écrit plus je me sent passionné!
Merci , et bonne continuation
Cindy
Top! Merci de nous faire partager tes aventures extraordinaires Fabrice!!!
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